Les Subsidia Pataphysica
Les Subsidia Pataphysica du Collège de ’Pataphysique. . Numéros 0 à 28 (années 1965 à 1975 vulg.)
No 1 | No 2 | No 3-4 | No 5 | No 6 | No 7 | No 8 | No 9-10 | No 11 | No 12-13 No 14 | No 15 | No 16-17 | No 18 | No 19 | No 20-21 | No 21 | No 22 | No 23 | No 24-25 | No 26 | No 27-28
No 0 (28 tatane 92)
Chrestomathie élémentaire de ’Pataphysique
Le numéro zéro des Subsidia Pataphysica inaugure la nouvelle série par une indispensable Chrestomathie de textes pataphysiques. Déjà parus dans les Cahiers ou les Dossiers, ils sont ici réunis pour la formation du néophyte et le recyclage du vétéran. Groupés autour des trois enseignes commerciales : Du Vrai, Du Beau, Du Bien, ils constituent, sans prétention mais sans complaisance, une petite synopse des thèmes que le vulgaire prend pour des paradoxes mais dont l’évidence pataphysique peut servir à structurer la spéculation de ceux qui se sentent mal garantis contre les contagions du siècle. Un précieux vade-mecum.
No 1 (29 sable 93)
Gouvernements pour les Subsidia
Après le coup d’œil rétrospectif du numéro zéro, le Subsidium no 1 ouvre de nouveaux horizons : « L’ère des travaux préparatoires est terminée ». Le Message, par lequel Sa Magnificence inaugure son Magistère, donne le ton (daté d’Éthernité 93), et les travaux idéotomiques qui l’accompagnent (les Critères, le Général, la Feinte, l’Humanisme, etc.) font de cette livraison, conjointement avec le no zéro, le Petit Livre Jaune du Pataphysicien. Textes de Jacques Rigaut, R. Queneau, Jacques Prévert, Jean Ferry, dessins de Max Ernst, Paul-Émile Victor et (en grand nombre) de Pierre Bassard. Études de Tavera (la sextine : cette étude est la source des prodigieux développements donnés à cette forme par l’Oulipo), Duchateau (G. Ohnet), Gayot (Géographie imaginaire), Chaise, Francueil (Qu’est-ce que la télévision ?). Et le grand Bernoulli (grâce à R. Queneau) fait dire à la spire : eadem mutata resurgo.
No 2 (29 tatane 93)
Applications de ces Gouvernements
Une partie de cette livraison devait figurer dans le no 1 et n’en a été disjointe que par commodité. Une analyse indirecte de la pataphysique de l’« Avant-garde » (par Louis Barnier et Irène Gondoire). Pataphysique du Langage (pour la première fois est étudiée une langue scientifique, celle de la botanique, – Travaux de l’Oulipo, – Langage de Notre Temps). Pataphysique de l’Attitude (les Stylites, Sherlock Holmes et Arsène Lupin, saint Augustin et Trotski, et un texte inédit de Marcel Duchamp, sans compter les Cuirassés et Mollusques de Jean Ferry).
No 3-4 (8 sable 95)
Guide des environs de Vrigny
Sous une forme inattendue : guide d’une région où fleurissent souvenirs et activités du Collège, ce gros fascicule élabore une Pataphysique du tourisme et de sa littérature, en même temps qu’il complète le Dossier 28 par un folklore. Un pot-pourri d’archéologie, de religion, de badauderie, d’art, de botanique, de toponymie, de suavités régionalistes. Une des plus somptueuses illustrations publiées par le Collège. Nombreuses cartes. Index. Une lettre de Sherlock Holmes, textes de Senninger, Bassard, Brunet.
No 5 (22 gidouille 95)
Les événements de Mai
Une fois n’est pas coutume, le Collège de ’Pataphysique sacrifie à l’Actualité, ou plutôt c’est l’Actualité qui s’immole sur l’autel du Collège, puisque ce numéro, compilé avant ce que les bons esprits ont bien voulu appeler « événements », voire « révolution », ou même « crise de civilisation » décelait déjà toute la genèse de la chose (les magistraux bavardages de l’Enseignement), ses aspects les plus consubstantiels (le Moralisme prosélytique) comme les plus anecdotiques (la mauvaise conduite des automobilistes), etc. La plupart des pièces de ce recueil sont d’auteurs contemporains de Karl Marx, Léon Jouhaux ou Sigmund Freud, mais leurs noms, sinon leurs œuvres, sont beaucoup moins connus : voilà une imparité ici compensée.
No 6 (10 sable 96)
Varia
S’ouvre sur un hommage à la mémoire de l’inventeur des ready-made et se termine par un ready-made littéraire (par Senninger). Étude des sources, ancêtres et inspirations de Jarry, Boris Vian, Ray Ventura. Analyses structurales et impressionnistes des Nouvelles Impressions d’Afrique. Bibliographie de Boris Vian par Michel Rybalka. Textes lipogrammatiques de Georges Perec. Riches Béatitudes.
No 7 (1er gidouille 96)
Fanzines et crambophyllologie
Le Collège dévale l’arbre généalogique au lieu d’y grimper : étude des descendances, disciples et imitations du Collège qui sont apparus (et dont certains survivent) depuis sa création. De la Ligue des Adorateurs de la Chouette à la Faculté de Catachimie en passant par celle de Pygologie. Le lecteur avide de doctrine s’instruira très efficacement à la vue de l’erreur, de l’hérésie, de la déviation, du pataquès ou de la thèse de doctorat (K. Beaumont, sur la Pataphysique). Nombreux textes ; dessins de Gil. Ombres.
No 8 (22 sable 97)
Patanalyse de Jules Verne
Une bonne et même excellente part de ce Subsidium est occupée par une étude de François Raymond : Jules Verne et le mouvement perpétuel, qui, non seulement éclaire d’un jour neuf l’auteur du XXVIIe Livre Pair, mais est un modèle d’analyse pataphysique (ou patanalyse). Suite du travail de Keith Beaumont sur la ’Pataphysique ; étude de Dominique Lacaze sur les Critères ; Une supposition de René Clair ; K. Kirmu contemple les premiers hommes sur la Lune et ramène, lui aussi, à Jules Verne.
No 9-10 (22 gidouille 97)
Anthologie pataphysique de Poésie
Réunion de textes en vers d’expression française (et parfois belge) du XVlle siècle vulg. à nos jours : des plus « grands », (Molière, Sully Prudhomme, André Chénier, Paul Eluard) aux plus « modestes » (Robert Ratonie, Sabathier-Gazan, Marcailhou d’Aymeric), des plus attendus (François Coppée, Anaïs Ségalas) aux plus imprévus (Teilhard de Chardin, Henri Allorge). L’ensemble est réparti en rubriques scientifique, sociale, religieuse, qui rappellent que la poésie est d’abord une éthique. Sera complété par une livraison de poésie politique.
No 11 (8 gueules 98)
Les bons auteurs
La notion de « bons auteurs » est à prendre par antiphrase : à l’instar de celle du Docteur Faustroll, une bibliothèque pataphysique ne saurait comprendre que des auteurs pairs. Ce qui n’exclut pas l’élection. Sont ici présentés des textes peu connus de Lewis Carroll et du T.S. Eugène Ionesco dans le registre pédagogique. Les TT.SS. Marx Brothers et Raymond Queneau, mais aussi Léonce Bourliaguet sont scrutés, ainsi que Pierre Ménard, l’auteur du Quichotte, qui justifie telle étude sur l’influence de Proust dans Balzac et de Lovecraft sur l’Évangile, ou de Sully Prudhomme sur Lévi-Strauss, Robbe-Grillet, Roland Barthes ou Georges Simenon. Ce numéro s’ouvre par Grand Largue, capital Message de Sa Magnificence le Vice-Curateur Opach pour les vingt ans de Viridis Candela.
No 12-13 (22 merdre 98)
La poésie politique
Suite du no 9-10 (Anthologie de la poésie pataphysique), ce numéro des Subsidia traite un sujet rarement abordé par le Collège, du moins explicitement : la politique. Celle-ci n’est-elle pas par essence poétique ? Aragon, Paul Claudel, Robespierre, Saint-Just, Lamartine, Victor Hugo, Apollinaire, Edmond Rostand, le général Bruneau chantent. La balle, la baïonnette, le bleu-horizon, le drapeau tricolore, Hitler, Mao Zedong, de Gaulle, Pétain, Staline, la Matsushita Electric, le Guépéou sont chantés.
No 14 (8 sable 99)
Exégèse
Voltaire pour l’herpétologie, Baudelaire pour ses chats, Raymond Roussel pour son procédé, Pierre Ménard et le colonel Godchot pour Le Cimetière marin, les vers latins disséqués par Saussure, les racines bantoues par le R.P. J. Prat des missions du Congo, sont les fleurons de ce numéro consacré en outre à l’exégèse de l’œuvre considérable du T.S. M.C. Escher.
No 15 (29 gueules 99)
Oulipo et Chaval
Après le Dossier 17, le Collège révèle d’autres travaux de l’Ouvroir de Littérature Potentielle : la relation x prend y pour z, par le T.S. Raymond Queneau, les poèmes à métamorphoses pour rubans de Möbius du Régent Luc Étienne, la poésie antonymique de Marcel Bénabou, les anagrammes saussuriennes, par le T.S. Latis. Le Régent François Le Lionnais et Marcel Bénabou ouvrent une voie royale aux futurs Oulipopo et Outrapo. Par ailleurs le Régent Mario Ruspoli et Alain Mignien présentent Chaval, avec de nombreux inédits (lettres, dessins, textes et un projet de documentaire sur l’enfer). Émile Lesaffre traite des problèmes immobiliers dans Pierrot mon ami.
No 16-17 (1er tatane 99)
Petite fierté des reliques
La Cocommission des Inventions reluque les reliques. Non seulement les reliques religieuses (chefs, faces, prépuces, larmes...) mais aussi les reliques mondaines (de Gaulle, Sherlock Holmes, Johnny Hallyday, Voltaire, Marat, Che Guevara...), des reliques les plus matérielles (coprolithes ou étrons fossiles) aux plus imaginaires (mais les « hrönir » annulent cette distinction futile), des lieux reliques aux reliques par leur absence (trois empreintes). Les attitudes du lipsanomaniaque (lipsanophagie, lipsanokleptie, surenchère) sont examinées. Un précieux index témoigne de l’illimitation du sujet.
No 18 (22 haha 100)
Célébration de l’An Cent
En tête de ce numéro, Ce pain-là de Sa Magnificence Opach met en garde contre la célébration du centenaire de la naissance d’Alfred Jarry et, par anticipation, prend ses distances avec les « amis » de celui-ci. C’est l’an cent de l’ère pataphysique qui est ici célébré, le 1er absolu 100, le 8 septembre 1972 vulgaire et non le 8 septembre 1973. Ainsi, le Collège précède. Florestan Ferry, le T.S. François Laloux, Georges Perec et divers Optimates nouent les fils de cette célébration. Thieri Foulc érige un musée fondant voué à l’anti-relique, mais qui pérennise.
No 19 (3 pédale 100)
La course des Dix Mille Milles
Pour, cette fois, le septantième anniversaire du Tour de France, Ruy Launoir rend hommage à son créateur, Henri Desgrange, et réunit un florilège de ses textes sur le sport cycliste, mais aussi sur la Première Guerre mondiale. Il souligne le caractère somptueusement pataphysique du sport, ou plutôt de la littérature sportive, caractère déjà mis en valeur, d’une tout autre façon, par Antoine Blondin. Tandis qu’Alain Mignien et Roland Baumet traitent de la métaphysique du vélo après sa pataphysique, Paul Gayot scrute minutieusement la course des Dix Mille Milles, épisode central du Surmâle. Il ancre dans le « réel » à l’inverse d’Henri Desgrange magnifiant par la poésie. Ainsi, la Pataphysique a deux roues...
No 20-21 (16 gidouille 100)
Études sur Le Surmâle
Grande « Patanalyse » du roman par le Régent de Vernologie François Raymond. Travaux de sourcellerie éclairant, autant que faire se peut, les allusions, citations exactes, déformées, apocryphes, folkloriques, latines, britanniques, argotiques, aquaphiles. Important errata sur les textes des éditions du Surmâle. Béatitudes et illustrations harmonisées à l’aspect phalloïdien du roman, plus particulièrement chevauché, après la bicyclette.
No 22 (22 sable 101)
Varia
Étude de la traduction par Jarry du cinquième Livre Pair de la bibliothèque du Docteur Faustroll (La Ballade du vieux marin de Coleridge) par Thieri Foulc et du Calcul de la surface de Dieu par le Sérénissime Georges Petitfaux. Exercice de traduction et trahison mené par le Régent Vasco Tartuca. Étude sur Isaac Asimov et l’Histoire à propos de Hari Seldon et de Fondation. L’histoire potentielle (mais toute histoire n’est-elle pas potentielle ?) est appliquée à la démographie du Collège.
No 23 (13 palotin 101)
La Chine imaginaire
Publié par les soins du Laboratoire Andrologique, ce « Subsidium Sinicum » traite moins de la Chine que de la vision de la Chine chez les voyageurs, anciens ou modernes. Il se présente d’abord comme un voyage imaginaire – comme tous les voyages – et développe une pataphysique de l’illusion qui culmine dans l’extraordinaire révélation de l’abbé Larrieu sur « La grande illusion de la Muraille ». Trois études, sur L’Ethnographie d’un peuple étranger à la Chine, sur le Chinois de Messaline et sur Le Vieux de la montagne ramènent de Jarry à Jarry par la terre.
No 24-25 (2 haha 102)
Croisade pour l’énigme et le roman d’énigme
Après les travaux de l’Oulipo, le Collège révèle ceux de l’Oulipopo (l’Ouvroir de Littérature Policière Potentielle). Fondé par François Le Lionnais, ce nouvel Ouvroir rejoint un des premiers la cohorte des Ouxpo. L’Oulipopo analytique est représenté par une série de recensements des situations du roman d’énigme dans la lignée de Qui est le coupable ? repris par le Président-Fondateur de l’Ouvroir. Grande étude des règles du roman d’énigme et de leurs transgressions. Le Petit Chaperon rouge est traité comme un roman policier, à la manière de Conan Doyle, Chesterton, Ellery Queen et Jorge Luis Borges. Authentiques textes de Jorge Luis Borges et de Julio Cortázar. Lettrines acrostiches et rébus énigmatiques par les Régents Gil et Carelman.
No 26 (29 pédale 102)
Variation sur le Ha ha
A A, Ha Ha, Ha-Ha, Ah ! Ah ! et même Ha ! Ha ! Ha ! Cette brève anthologie des modulations autour du monosyllabe tautologique est le dernier numéro de la revue du Collège précédant l’Occultation, sinon le dernier mot. Important exposé des conséquences de cette décision d’Occultation des activités collégiales prise par Sa Magnificence Opach. Les Institutions s’organisent pour pallier les défaillances individuelles.
No 27-28 (28 clinamen 102)
Index
La Pataphysique se met à la table ; la troisième série de Viridis Candela se clôt (c’est d’ailleurs plus une ouverture qu’une clôture) par l’index des noms cités dans les Cahiers, Dossiers et Subsidia (l’index thématique se limite au nécessaire et au suffisant : le maître-mot de Bosse-de-Nage). Indispensable à l’utilisation des données scientifiques accumulées en vingt-cinq ans par les chercheurs du Collège, cet outil, comme le démontre l’Indiction (munie d’un Indicule) du Régent Indicifique Marcel Troulay, ainsi que le roman-feuilleton alphabétique du Sérénissme Provéditeur Senninger, est aussi un tremplin pour de somptueusement inutiles solutions imaginaires.