London Institute of ’Pataphysics

Debout dans le Dormitorium tamisé, scrutant ces décors illuminés, on retrouve ce que Gaston Bachelard appelait « le regard grandissant d’un enfant ». Non pas que ces exquis décors de cinéma à l’échelle d’une poupée soient de simples jouets. Ils n’ont rien d’innocent ni de naïf, hérissés de potentialités psycho-sexuelles et autres déstabilisantes. Mais ils rappellent que, comme le dit Bachelard, « il faut dépasser la logique pour découvrir ce qui est grand dans ce qui est petit ». Et, dans ces microcosmes finement conçus, on le découvre si on le tente. Même si l’on ne connaît pas les films pour lesquels ils ont été réalisés, les décors évoquent des récits oniriques, des rêves de mystère et de menace, tempérés par l’humour noir unique du Quay. Dans « La Poétique de l’Espace », au chapitre consacré à la « Miniature », Bachelard écrit : « Toutes les petites choses doivent évoluer lentement, et il a certainement fallu une longue période de loisir, dans une pièce calme, pour miniaturiser le monde. » Il est certain que les frères Quay avaient besoin de longues périodes pour que leurs univers en stop-motion évoluent, des périodes non pas de loisir, mais de travail physique et mental intense. Exposés dans la salle Swedenborg – « un espace dédié à la rêverie métaphysique » –, les décors manifestent le pouvoir que Bachelard attribue à la miniature : nous détacher de nos vies et nous transformer en êtres imaginaires.

Monstration mettant en vedette les marionnettes et les décors artisanaux des Satrapes et présentée pour la première fois à Londres.

Exposition ouverte du 24 pédale au 13 clinamen 152 (18 mars au 4 avril 2025 vulg.) Ouverte tous les jours du lundi au vendredi de 10h00 à 17h00. Ouverte les samedis (22 et 29 mars) de 12h00 à 17h00. Entrée gratuite.

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